L’amiante dans les écoles fait des remous jusqu’à l’Assemblée nationale.
Mercredi, lors de la séance des questions au Gouvernement, le ministre de l’Éducation nationale a été interpellé sur le sujet. Un travail sera mené avec les collectivités locales, et « une cellule sur le bâti scolaire » sera même créée au sein du ministère de l’Éducation nationale.
Largement relayée par les médias, en Une de Libération la semaine passée, la mobilisation des enseignants au lycée Brassens de Villeneuve-le-Roi s’invite dans l’hémicycle (le compte-rendu de la séance). Mercredi, la députée Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine, Gauche démocrate et républicaine) interpellait Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, rappelant combien ce lycée n’avait rien d’un cas isolé.
Absence de diagnostic
« Parmi les établissements disposant d’un diagnostic technique amiante, 38 % des écoles publiques, 73 % des collèges et 77 % des lycées contiennent de l’amiante. De nombreuses écoles restent par ailleurs sans diagnostic. » Pour l’élue francilienne, l’État doit agir, et vite. « Qu’attend l’État, responsable de la construction de l’essentiel des établissements amiantés avant les lois de décentralisation, pour engager un grand plan de diagnostic et de désamiantage en milieu scolaire, sans se défausser sur les collectivités territoriales ? »
Pour le ministre de l’Éducation nationale, l’amiante est effectivement « un sujet », même si les statistiques doivent être considérées avec précaution, puisque tout l’amiante en place n’est pas forcément dangereux. « Mais il y a un sujet, ce que je reconnais bien volontiers. C’est pourquoi nous allons créer une cellule sur le bâti scolaire au ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse. Nous le ferons en lien avec Jacqueline Gourault et le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, nouvellement créé, et avec la Caisse des dépôts et consignations, qui fourniront les conseils nécessaires. »
Réfutant toute déresponsabilisation de l’État sur le sujet, le ministre entend ainsi « travailler avec les collectivités territoriales pour porter un jugement lucide sur ce qu’il y a à faire au cours des prochaines années ».