Le « Service d’accompagnement pour la rénovation énergétique », effectif au 1er janvier 2020, sera financé par les CEE. Explications.
Après les espaces info énergie (EIE), le service public de la performance énergétique dans l’habitat (SPPEH) créé par la loi de transition énergétique de 2015, le site renovation-info-service.gouv.fr remplacé par la charte et le site « FAIRE », il faudra également compter avec le « Sare »…
Ce nouveau « service d’accompagnement pour la rénovation énergétique », dévoilé par la nouvelle ministre de la Transition écologique et solidaire dans le Journal du Dimanche sera chargé d’« aider les Français à se repérer et à se faire conseiller, et ainsi savoir quels travaux effectuer pour améliorer leur confort tout en réduisant leurs factures de chauffage ».
Petits tertiaires
S’appuyant sur les collectivités territoriales volontaires, en priorité les régions, « Sare » s’orientera autour de deux axes de travail désormais bien connus : l’accompagnement des particuliers, avec notamment « des audits énergétiques (…) réalisés pour poser les bons diagnostics avant d’engager les travaux de rénovation des logements » et la sensibilisation- formation des professionnels du bâtiment et de l’immobilier.
Petite originalité en comparaison de ses prédécesseurs : Sare déploiera également un service d’information et de conseil aux petits locaux tertiaires privés : commerces, bureaux, restaurants… Une innovation qui devrait trouver toute son utilité alors que les nouvelles obligations de rénovation du parc tertiaire existant entreront en vigueur au 1er octobre 2019 dans les bâtiments publics et privés d’une surface de plancher supérieure à 1000 m2.
Financements et organisation
Doté de 200 millions d’euros sur la période 2020-2024 – une enveloppe financée par les obligés dans le cadre des CEE conformément à l’arrêté publié hier au JO – le service devra être « cofinancé » par les collectivités. Ce cofinancement « suivra une logique de rémunération à la performance (…) il pourra couvrir jusqu’à 50% des coûts, le reste étant cofinancé par les collectivités territoriales », précise le ministère.
D’ici fin 2019, des concertations « organisées sous l’égide des préfets de chaque région », et associant les acteurs territoriaux seront organisées. En parallèle, l’Ademe établira la sélection des obligés et délégataires CEE qui financeront le programme.
« Désengagement de l’État »
Pour Jean-Baptiste Lebrun, directeur du Cler – réseau pour la transition énergétique – le compte n’y est pas. Dans une série de tweets publiés suite à l’annonce ministérielle, il a déploré le « désengagement de l’État » que le financement par les CEE ne vient pas compenser. « Le gouvernement annonce 200 millions d’euros sur 5 ans. C’est un peu mieux que le financement actuel des Espaces info énergie, mais encore insuffisant pour les généraliser. Il faudrait environ 200 millions par an au total pour avoir un conseiller pour 50 000 habitants ».
Le Cler déplore également le rabotage annoncé des aides à la rénovation. Rendez-vous dans les prochaines semaines – et les discussions autour de la loi de finances pour 2020 – pour en savoir plus.