Si la base INIES comptait 1113 FDES et 737 PEP (chiffres 31 mai 2018) – soit plus de 76 000 références commerciales – il manque encore de nombreux produits et matériaux. À l’occasion de la conférence annuelle de la base INIES, ce 3 juillet, un appel aux industriels a été lancé.
#FaistaFDES #FaistonPEP… Réunis à l’occasion de la conférence annuelle consacrée à la base INIES – compilant depuis 2004 les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) et les profils environnementaux produits (PEP) – les bailleurs sociaux de l’USH, l’association Qualitel et les constructeurs-aménageurs de la FFB ont lancé un appel aux industriels du monde du bâtiment.
Leur souhait ? Disposer de davantage de FDES et de PEP, ces documents numériques établis par un fabricant de matériaux de construction (FDES) ou d’équipements électriques, électroniques et de génie climatique (PEP) qui souhaite communiquer sur les aspects environnementaux de son produit. Accessibles via la base INIES, ces fiches et profils contiennent des données environnementales particulièrement recherchées aujourd’hui (consommation d’eau, d’énergie, de matières premières nécessaires à la fabrication, évaluation des risques sanitaires, réflexion de la lumière solaire, acoustique… du produit) se révèleront incontournables demain.
Construction bas carbone
Et en premier lieu, dans le cadre de l’expérimentation E+C-. « La base INIES joue un rôle central (…) puisqu’elle rassemble l’ensemble des données environnementales utilisables pour E+C- », rappelle Paul Delduc, directeur de la DGALN. Dans cette logique d’en faire « l’outil indispensable » de l’évaluation environnementale, le système a été fiabilisé : depuis le 1er juillet 2017, les FDES et les PEP sont vérifiés par une tierce partie indépendante (97% ont d’ores et déjà été validés). Et, à partir du 1er janvier 2019, seules les solutions bénéficiant d’une FDES ou d’un PEP vérifié(e) par un tiers pourront être mises en oeuvre dans les projets menés dans le cadre de l’expérimentation E+C-.
Fiabilisation engagée
Ce mouvement de fiabilisation mené par la base INIES ne doit pas occulter la difficulté majeure désormais rencontrée par les maîtres d’ouvrage et les concepteurs de bâtiment : il manque des produits à l’appel. Un constat partagé par Paul Delduc (DGALN) : « La principale difficulté rencontrée aujourd’hui par les participants à l’expérimentation est le manque de données environnementales pour certaines catégories de produits ou d’équipements. Les configurateurs de données, à présent utilisables pour l’expérimentation, permettent de répondre à une partie de ces manques. Ils constituent une avancée importante. Il faut continuer, néanmoins, à encourager les fabricants à faire évaluer leurs produits au travers d’une FDES ou d’un PEP vérifiés par tierce partie indépendante », a-t-il indiqué.
QAI, économie circulaire…
La montée en puissance des thématiques de la QAI, de l’économie circulaire ou l’arrivée de la maquette numérique devraient également contribuer à placer les FDES et les PEP au centre du terrain. La journée du 3 juillet ainsi été l’occasion de rappeler le « rôle prégnant » des fiches de déclaration dans l’évaluation de la qualité de l’air intérieur. « Les FDES comportent un volet de déclaration sanitaire dans lequel la qualité de l’air intérieur occupe une place prépondérante, rappelle l’Alliance HQE-GBC, qui gère la base. On y retrouve notamment la liste des pollutions à déclarer : CO, CO2, hydrocarbures, radon et rayonnements, COV, moisissures…», rappelle l’Alliance HQE-GBC, qui gère la base INIES. Il est aussi possible de rechercher sur le site des produits en fonction de la note de l’étiquette COV, obligatoire sur les produits de construction et de décoration depuis le 1er septembre 2013, ou en intégrant un critère « produit biosourcé » (80 FDES représentant plus de 7000 références commerciales).
Les FDES et les PEP peuvent aussi fournir des « informations utiles pour l’évaluation de l’économie circulaire d’un projet : épuisement des ressources abiotiques non fossiles, utilisation de matières secondaires, catégories de déchets (dangereux et non dangereux), flux sortants (matériaux destinés à la réutilisation, au recyclage, à la récupération d’énergie) », rappelle l’Alliance HQE-GBC, qui poursuit « ces déclarations mentionnent une description des principaux composants par unité permettant d’identifier les différentes matières et quantités utilisées ».
Maquette numérique
Dernier chantier : comment intégrer les données environnementales contenues dans les fiches et profils à la maquette numérique ? Si la question a été abordée, les réponses se sont faites plus floues que dans les autres domaines. « La question des experts aujourd’hui porte sur la finesse de construction de ces maquettes numériques pour répondre aux besoins de l’ACV bâtiment et le lieu de stockage de cette information environnementale dans l’objet BIM », indique Marine Vesson, ingénieure recherche et expertise au CSTB, administratrice de la base INIES.
La réflexion fait aujourd’hui partie des priorités stratégiques 2018-2020 de la base. « Pour faciliter son appropriation par les acteurs de la construction neuve à court terme et les acteurs de la rénovation à moyen terme, il faut poursuivre le développement des liens avec les outils qu’utilisent les professionnels quotidiennement (logiciels réglementaires de calculs thermiques notamment) et anticiper son usage avec le BIM », souligne pour sa part Nicolas Doré, chef de service adjoint du service bâtiment de l’Ademe.