Le programme d’innovation technique Profeel, détaillé fin avril par le ministère de la Transition écologique et solidaire, doit accélérer la rénovation énergétique des bâtiments. En s’appuyant sur des dispositifs existants.
Un mois après sa validation dans le cadre du programme des CEE, Profeel entre dans le concret. Le ministre de la Transition écologique et solidaire vient de signer, au côté de 16 organisations professionnelles*, une convention pour lancer officiellement son déploiement.
Doté de 24,5 millions d’euros financés par les obligés (EDF, Total, Engie, Eni et CPCU de Paris), Profeel – pour « programme de la Filière pour l’innovation en faveur des Économies d’Énergies dans le bâtiment et le Logement » – est organisé autour de 9 « projets concrets », portés par l’AQC ou le CSTB. Ils visent essentiellement les professionnels du bâtiment.
Performance intrinsèque et auto-diagnostic
Le projet Sereine, porté par l’AQC, qui absorbera près d’un cinquième du budget total, doit ainsi élaborer « une méthode d’évaluation de la performance intrinsèque de l’enveloppe mais aussi de caractérisation et évaluation des systèmes, grâce à la création d’un matériel facile à mettre en œuvre et rapide adapté aux travaux en site occupé ». Un axe de travail assez proche des travaux menés par le CSTB ces dernières années autour des programmes MERLiN et Epilog.
Toujours dans le cadre de Profeel, le CSTB développera également Go-renov, un outil web gratuit d’auto-diagnostic et d’aide à la décision de rénovation, à destination des maîtres d’ouvrage et des entreprises les conseillant. Le programme comprend également deux axes de travail en lien avec l’accompagnement des professionnels, d’abord dans l’élaboration de stratégies de rénovation « en prenant en compte les spécificités territoriales », mais aussi afin de développer des « procédures internes d’autocontrôle grâce à un outil d’aide à la réception de travaux ».
Pilote de ces deux derniers projets, l’AQC conduira désormais également sous l’égide de Profeel son dispositif Rex, ou « retours d’expériences bâtiments performants ». Dans la même logique, elle gèrera le volet « connaissances et bonnes pratiques » qui vise à « produire des recommandations professionnelles, des guides de bonnes pratiques ou encore des calepins de chantier à destination des professionnels ». Une mission qu’elle mène déjà depuis plusieurs années.
Confort et numérisation de l’existant
Le CSTB fournira également dans le cadre de Profeel des « méthodes de mesure des performances énergétiques et sanitaires ». Il proposera et testera dans ce cadre « des méthodes simplifiées d’évaluation de la performance globale « énergie – santé – confort » des bâtiments rénovés, logements, écoles et bureaux ». Des travaux qui devraient probablement s’appuyer sur le protocole d’appréciation du confort intérieur des bâtiments performants, conçu par l’AQC récemment.
Enfin, pour « développer une solution de numérisation de l’existant facile d’usage et économique pour les artisans et TPE du bâtiment », le programme Profeel organisera un hackathon.
La présidence du programme a été confiée à Nadia Bouyer. L’ensemble des actions devra être finalisé « d’ici le mois de juin 2021 ». L’avancée des travaux pourra être suivie sur le site du programme.
* AIMCC, Capeb, Fédération Cinov, Ordre des architectes, Coprec, Fédération française de l’assurance, FFB, Fieec, FNBM, FPI, fédération Scop BTP, Syntec, LCA-FFB, Unsfa, Untec, USH.