Rendre visible l’invisible, c’est ce que veut faire le CSTB et sa filiale Bioguess en commercialisant cette année le biodétecteur fongique.
L’idée a germé en 2008. L’objectif était de détecter un problème de champignons ou de moisissures avant qu’il ne devienne un trouble pour la santé du bâti et des habitants.
Le point de départ a été de se concentrer sur les composés organiques volatiles (Cov). Que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur d’un logement, les champignons émettent des Cov particuliers lorsqu’ils se développent, alors les chercheurs ont réfléchi à une balise qui permettrait d’analyser la présence de ces composés dans l’air afin de le surveiller. Ils ont ensuite déterminé un indice de contamination fongique. Il aura fallu dix ans, trois thèses et plusieurs prototypes pour voir aboutir le projet.
« Aujourd’hui, nous proposons un vrai service. A l’image d’une alarme, la balise de détection est positionnée en fonction des attentes du client. Nous nous focalisons sur le besoin de surveillance comme sur une œuvre dans un musée par exemple car elle doit être à tout prix conservée. Ensuite, nous mettons en place la surveillance. Une heure toutes les 24 heures par exemple, tout en tenant compte du profil de l’environnement », détaille Enric Robine, président de Bioguess.
Une information en temps réel
La balise mesure les Cov en temps réel, puisque les champignons mettent entre 24 et 48 heures pour se développer. Dès la première heure, le biodétecteur peut alors déterminer s’il y a présence de champignons, même un centimètre carré suffit. L’analyse se fait « dans la foulée » et les résultats sont envoyés directement sur un serveur et ensuite sur l’espace du client.
« Un futur acquéreur peut être intéressé par cette solution s’il a un doute sur une éventuelle contamination à la mérule ou si un logement est attaqué par la mérule, une société l’a décontaminé, mais le propriétaire veut s’assurer que c’est bien le cas avant de refaire d’autres travaux », argumente le président.