Récupération de chaleur fatale de serveur informatique, expérimentation de la pile à combustible, achat groupé d’énergie… Découvrez l’approche de Dynacité pour diminuer les factures d’énergie de ses locataires en Auvergne Rhône-Alpes. Les explications de Yves Galiège, ingénieur énergie au sein de la direction du patrimoine du bailleur social.
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À Rillieux-le-Pape, une « chaudière numérique »pour produire l’ECS
« Cette solution – proposée par Stimergy, rencontré par notre service informatique qui cherchait alors des serveurs supplémentaires – a été mise en oeuvre début 2018 dans un ensemble de trois bâtiments (50 logement) à Rilleux-le-Pape (Rhône).
Concrètement, les serveurs de Stimergy sont installés dans la chaufferie, dans une baie métallique (1m3 environ), et baignent dans un liquide caloporteur, qui échange ses calories avec le ballon d’eau chaude. Résultat : l’ECS est préchauffée à 45°C, le complément étant assuré par la chaudière. Ce passage de l’ECS par la chaudière permet également de circonscrire le risque légionelle, qui se développe entre 25 et 45°C.
Nous avons testé cette chaudière numérique dans la résidence de Rillieux-le-Pape car, malgré une rénovation de l’enveloppe en 2008, puis le remplacement de la chaudière en 2014, la performance du bâtiment était dégradée par les résultats de consommation ECS. Cette carence s’expliquait par la longueur du réseau de la résidence, favorisant les déperditions.
Sur les six premiers mois, la chaudière numérique a assuré 25% des besoins en ECS, à confort identique. Le temps de ROI s’estime donc à moins d’un an tandis que les locataires économiseront 50 euros/an/logement. Le serveur est en effet installé gratuitement par Stimergy qui nous vend ensuite la chaleur à prix constant durant 10 ans, maintenance incluse.
Petit point de vigilance avec cette solution malgré tout : la société qui la propose – encore jeune – a été placée en liquidation début 2019 et a été relancée par un repreneur à l’automne. Nous avons donc été privé de leur service l’hiver dernier… C’est le souci lorsqu’on travaille avec de jeunes partenaires innovants ! Malgré cela, nous percevons bien l’intérêt de leur solution et souhaitons désormais continuer notre expérimentation ».
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À Ambérieu-en-Bugey, une pile à combustible pour produire de la chaleur et de l’électricité
« Dans le cadre d’une expérimentation conduite en partenariat avec l’Ademe, GrDF et le fabricant de chaudière Viessmann, nous avons remplacé les chaudières de cinq pavillons par des piles à combustibles (ou chaudière à micro-cogénération).
Celle-ci permet, pour une unité de gaz naturel consommée, de produire une unité de chaleur (chauffage et ECS) et une demi-unité d’électricité, à utiliser en autoconsommation (soit environ 4000 kWh par an, l’équivalent des usages spécifiques : équipements ménagers, informatiques…) ou à réinjecter dans le réseau en cas de surplus. Les partenaires du programme estiment à environ 450 euros/an/logement les économies possibles avec cette solution innovante.
Il s’agit d’un équipement encore assez coûteux (environ 13 000 euros HT la pièce) comparé à une chaudière classique. Nous ne l’aurions donc pas mis en place sans le soutien technique et financier de l’Ademe et des autres partenaires. Par ailleurs, son installation nécessite un espace suffisant type cellier ou garage : la chaudière mesure la taille d’un réfrigérateur américain… L’entretien est également un peu plus contraignant que celui d’une chaudière classique – il faut notamment surveiller la pile à combustible – mais il est pris en charge par l’Ademe.
Pour l’instant, les locataires ont accueilli ce nouvel équipement avec plaisir et leur confort est identique. Il est difficile d’en dire plus : un suivi de performance et une étude sociologique sont en cours pour évaluer cette solution innovante. Rendez-vous fin 2020 pour en savoir plus ! ».
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Pour tous, des tarifs d’électricité et de gaz négociés
« Emboîtant le pas de cinq bailleurs nordistes, l’antenne régionale de l’Union sociale pour l’Habitat (Aura HLM) s’est lancée fin 2018 dans l’achat groupé d’électricité et de gaz pour le compte des locataires de tous les bailleurs sociaux de la région. Au total, 19 bailleurs ont souhaité participer à l’opération.
Le courtier Selectra a été retenu pour organiser la consultation des fournisseurs d’énergie. Leur feuille de route était simple : l’Aura HLM souhaitait des tarifs 10 à 15% moins élevés que les tarifs réglementés classiques, abonnement inclus. Deux offres ont finalement été retenues : une « électricité seule, 100% verte » de Planète Oui et une « électricité 100% verte + gaz » de Total Spring. Le dispositif est désormais en place depuis un an et son volet « économie » fonctionne parfaitement. Cependant, nous avons constaté un faible taux de passage à l’acte de nos locataires.
Alors que 26 000 d’entre eux pouvaient bénéficier de l’offre électricité, seuls une centaine y ont finalement souscrit… À nous désormais de comprendre pourquoi : S’agit-il d’une communication insuffisante de notre part ? D’un attachement aux tarifs réglementés ou d’une peur de ne pas pouvoir y revenir ? D’une « phobie administrative » ? Dans tous les cas, nous allons revoir notre communication pour la prochaine campagne, prévue sur 2021-2022 ».
