Réhabiliter trois ensembles de bâtiments de 132 logements, en veillant à respecter leurs périodes respectives de construction (1930, 1960 et 1980) afin de garantir la même efficacité énergétique in fine et le tout en milieu occupé. Tel a été l’enjeu de la réhabilitation de la résidence Fontaine Del Saulx, à Lille par Lille Métropole Habitat (LMH).
Facture d’énergie réduite de moitié et des logements en classe énergétique « F » qui sont désormais classés « C », les locataires de la résidence Fontaine Del Saulx à Lille font la différence. Lille Métropole Habitat a lancé des travaux de réhabilitation en 2016, ils se sont achevés au printemps dernier, avec pour contrainte d’adapter cette réhabilitation aux différentes années de construction des bâtiments. La résidence est en effet composée de trois ensembles, construits respectivement en 1930, 1960 et 1980.
« Les bâtiments datant de 1930 ont été isolés par l’intérieur car les façades sont classées « monuments historiques ». Ceux des années 80 sont relativement récents donc il n’y avait pas grand chose à faire en matière d’isolation. Nous avons alors décidé de mettre en place une isolation par laine de verre en comble et en brisis en raison de problèmes d’exécution à la construction et la couverture a été changée. »
Une seule difficulté, celle de faire attention à la liaison des angles, des points singuliers à surveiller, pour justement éviter les ponts thermiques. Un problème qui concernait également les bâtiments des années 60. Une isolation par l’extérieur a alors été entreprise. « Nous avons traité les problèmes de ventilation aussi en mettant en place une VMC simple flux car, on le sait moins, mais les ponts thermiques peuvent être causés par cela parfois », indique Romain Dubois, conducteur de travaux chez Rabot Dutilleul. Pour réduire un peu plus la facture énergétique et les ponts thermiques, le maître d’ouvrage a également remplacé les châssis et menuiseries et installer des chaudières basse consommation.
Le pilotage social
Inédit en 2016 et pourtant très utilisé aujourd’hui par LMH : le pilotage social. Les travaux de réhabilitation se sont toujours faits en site occupé et sans opération tiroir. Alors, LMH a pris la décision de mettre à disposition des occupants, une maîtrise d’oeuvre sociale tout au long du projet. Il s’agit d’une interface optimisée entre LMH, les entreprises pour toutes les actions d’accompagnement d’un point de vue technique ou social et les locataires. Ses missions ? Expliquer les travaux aux locataires, communiquer avec eux sur les dates et l’avancement du chantier, proposer des permanences et travailler avec les habitants relais.
« Aujourd’hui, LMH fait appel a un pilote social dès les études des premiers travaux mais en 2016, au début de la réhabilitation de Fontaine Del Saulx, la personne n’est arrivée qu’au commencement du chantier. Il s’agissait d’une salariée de Robot Dutilleul. Elle nous a secondé de façon à ce que je puisse gérer les alertes lancées par les locataires à chaque visite. Elle prenait les rendez-vous, traitait les problèmes. On investit dans une prestation intellectuelle complémentaire pour que cela se passe bien », se souvient Romain Benoit. D’après lui, les locataires remontaient surtout des problèmes de nuisance ou de propreté, plus que des malfaçons ou problèmes de construction.
La problématique amiante
« Nous sommes intervenus sur la façade évidemment, ça fait partie des aléas incompressibles. Il y avait des sorties de petits puits de lumière qui donnaient sur les parties communes et nous devions les retirer pour changer les châssis donc nous avons confiné, tronçonné et fini le retrait », explique le conducteur de travaux. Idem, dans les salles de bain, il a fallu retirer le revêtement bitumineux sous les baignoires, « nous étions obligés car nous devions enlever ces baignoires. Ces travaux ont donc été menés en milieu confiné mais ailleurs que la salle de bain puisqu’on était en milieu occupé », spécifie Romain Dubois. Il y avait aussi de l’amiante dans les sols mais « on ne les a pas changé ». Du côté de la SS4, il s’agissait de joints, essentiellement.
« Globalement il n’y avait pas beaucoup d’amiante et lorsque c’était le cas, nous évitions au maximum de faire ces travaux », conclut ce dernier. Avec un coût total des travaux avoisinant les 7,5 millions d’euros, LMH a fait le choix de privilégier l’efficacité énergétique.