Pour anticiper tout risque de pollution au plomb dans ses ERP suite à des travaux, la ville de Saint-Denis a décidé d’aller « au-delà de la réglementation ». Le point avec Damien Racle, directeur général de Manexi, qui a mis au point la procédure de nettoyage et de contrôle pour la collectivité.
« La prestation concerne essentiellement des bâtiments scolaires, mais le marché -conclu il y a quatre ans- portait sur tout type d’ERP », indique d’emblée Damien Racle. Le directeur général de Manexi souligne la particularité des établissements scolaires : « Ils justifient la mise en place de ces procédures, car nous disposons de très peu de temps pour réaliser les travaux et d’aucune marge de manœuvre en termes de délais : les dates de rentrée ne peuvent pas être décalées ! »
Tout part d’un constat de « non qualité » dans certains travaux pour la ville de Saint-Denis. « Globalement, entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises de travaux, il existe des zones d’ombres en matière de délai, de qualité… Les travaux de déplombage sont très particuliers, à l’issue des travaux, après nettoyage, on contrôle les poussières de plomb éventuelles qui persisteraient dans les locaux. Mais comment assurer leur absence et éviter d’allonger les délais en réalisant de nouvelles opérations de nettoyage ? »
Nettoyage et contrôle en simultané
Manexi a donc mis en place une approche originale, qui fait intervenir un nettoyage fin. « C’est une prestation complémentaire, couplée à un contrôle permanent via des mesures. » Concrètement, avant-travaux, Manexi met en place la stratégie de contrôle selon le programme de travaux, les pièces et éléments traités, les modes opératoires plus ou moins générateurs de poussières… « Changer une fenêtre laissera beaucoup moins de poussières résiduelles que le décapage des murs d’une pièce », souligne Damien Racle.
Ensuite, une méthodologie de nettoyage est mise en place avec des équipements de protection individuelle (EPI) et du matériel adaptés, avec un ciblage des zones qui nécessitent un nettoyage renforcé. Pendant et après le nettoyage, Manexi réalise des mesures in situ avec un appareil à fluorescence X, corrélées à des prélèvements de poussières à la lingette, qui seront ensuite envoyés à un laboratoire. « Nous attendons les résultats du laboratoire pour libérer les locaux, mais l’intérêt du contrôle, c’est de savoir immédiatement, à travers les mesures in situ, si un second nettoyage est nécessaire. Dans 99,9% des cas, les résultats du labo sont négatifs. »
« Emplois locaux »
Manexi souligne aussi l’aspect « social » de la procédure mise en place. « C’est le genre de pratique que nous souhaitons, de notre côté, massifier avec une vraie logique, en proposant une solution packagée s’appuyant sur des emplois locaux pour les opérations de nettoyage », ajoute Damien Racle.
Pour Manexi, le plomb est un sujet d’actualité. « On sent qu’actuellement le sujet est au centre de l’intérêt des donneurs d’ordre, car nous avons de nombreuses demandes. Ce n’est pas un sujet simple, nous avons donc beaucoup d’explications à donner sur ce que prévoit la réglementation, quelles sont les bonnes pratiques… » Et l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, avec plusieurs tonnes de plomb partis en fumée, devrait pousser d’autres maîtres d’ouvrage à s’intéresser à la problématique.
Le plomb, mais aussi l’amiante
Le Département de Seine-Saint-Denis a récemment communiqué sur son « plan amiante » pour les collèges. Il se traduit par une volonté de transparence, en rendant public tous les éléments liés aux sujets de pollution environnementale. Les DTA sont ainsi tenus à disposition des équipes de direction des collèges, et sont en cours de mise à jour : « 34 collèges auront un DTA à jour à la fin de cette année 2019 et les 40 restants en 2020 », indique le Département, qui rappelle sa mobilisation pour éliminer tout risque lié à l’amiante.
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